Sur les conseils avisés du pas de l’âne, nous avons traversé la départemental 243 pour rentrer dans le mystérieux château Montlabert. Piliers d’entrée de la propriété impressionnants. Une cave est installée en bord de départementale. L’intérêt d’arriver à l’improviste c’est que l’on a aucune idée préconçue de la propriété sur laquelle on débarque. Bien m’en a pris puisque en garant Eglantine, je fus reçu par Pierre Selles, le responsable des caves des châteaux Castel grands crus. Je ne m’attendais pas à un accueil aussi chaleureux. Prêtant une oreille attentive au concept de bordeaux-chateaux.com, il m’a fait visiter la cave puis le château Montlabert, la figure de proue du groupe Castel.
Une longue réflexion a permis d’aboutir à cet ensemble architectural harmonieux.
Des chais gérés par une supervision informatisée de type scada systems (pc vue pour les initiés) permettant une gestion centralisée et « fine » des process délicats de maturation et d’élevage des vins du château Reignac. Une vision informatisée, un atout précieux dans l’élaboration des vins.
Le respect de la propriété, du terroir avec les veines d’argiles bleues permettant un développement optimal des merlots.
Une organisation réceptive permettant d’organiser des séminaires mais aussi de façon plus romantique, des demandes en mariage ou autres festivités de la vie.
Une orangeraie, un bassin ou un cheminement de pas se fait comme un passage initiatique pour mener au chai. Celui-ci, monumental cache des secrets architecturaux. Des équilibres délicats entre des poutres et des structures en béton sont de l’ordre de prodiges de calculs et d’ingénierie. Les matériaux sont laissés à l’état brut. Un choix qui fait sens dans une volonté de clarté de la démarche. Des cuves permettant de retracer l’histoire des parcelles et leur élevage dans un souci de traçabilité.
Un système de refroidissement naturel basé sur la circulation de l’air des bas niveaux du chai avec les niveaux plus élevés permet de stabiliser les températures et de refroidir le chai à barrique de façon naturelle et dans le respect de l’environnement. Un puit canadien à ciel ouvert en quelque sorte.
Une chose m’a frappé en rentrant dans le chai, c’est la proportion de lumière, de fraîcheur et d’espace. Toute chose égale par ailleurs, j’ai ressenti un peu le même frisson (plus profane bien entendu) que lors de la ma visite de la Sagrada Familia à Barcelone. Une forêt de colonnes, avec une entrée de lumière contrôlée. Une fraîcheur bienfaisante et un son et lumière permettant de retracer les étapes de vie de ces terroirs unique mais aussi des hommes qui le travaille et qui en connaissent chaque parcelle de façon intime. Une dégustation où il est proposé de faire soi-même son assemblage (remportant un grand succès par ailleurs) est proposé.
Une remontée à la lumière succède au chai en une démarche voulue (orphique) permet de déguster les vins de la propriété avec le sentiment de ne plus être le même qu’au début de la visite.
Le retour en deux-chevaux s’est fait avec un autre chauffeur. J’ai proposé à Pierre de conduire Eglantine en remerciement du privilège d’avoir visité ce magnifique ouvrage.