Bordeaux-chateaux.com toujours à la recherche des châteaux les plus insolites est parti découvrir le château Valandraud.
Après une traversée de Saint Emilion dans le vent frais de cette matinée d’aout, Eglantine décapotée (ou débâchée pour les puristes de deux-chevaux Citroën) carbure au mieux de sa forme.

L’arrivée au château Valandraud à Saint Denis de Lisse se fait par un petit chemin de castine. Daphné, la responsable œnotourisme m’accueille. Après une visite de l’élégant logis de Valandraud au style japonisant de l’architecte Touton avec un goût marqué pour le bois.

On passe au salon pour l’histoire et la philosophie du château. Celui-ci est né de l’audace d’un couple Murielle Andraud et Jean-Luc Thunevin. Des débuts dans un garage, un classement dans les grands crus et dans les premiers grands crus installeront le château dans le panorama de Saint Emilion. L’esprit qui se dégage est celui de l’audace de ses fondateurs qui, sans renier l’héritage du passé ont investi dans un simple garage pour en faire un château.

Du travail et de la patience pour faire un vin d’exception. Des investissements également : un logis, des achats de propriétés et toujours l’activité de négociant basée à Saint Emilion.
Des porteurs de lumière avec un gout immodéré de l’effort. La lumière, justement, est utilisée comme une force par ce nouveau chais intégré dans le plateau de Saint Etienne de Lisse. Conçu par le cabinet d’architecte Touton, il est représentant de l’architecture de bâtiments bioclimatiques : autonomie énergétique, GTB (Gestion technique de bâtiment) centralisée permettant d’optimiser les températures avec la profondeur du chai mais aussi l’utilisation des panneaux solaires de façon optimale. Un magnifique bateau à flanc de colline. Une arche posée au sommet du mont Ararat de Saint Emilion. Symbole de modernité mais aussi de nécessité. Utiliser les matériaux locaux, optimiser le fonctionnement et l’utilisation de l’énergie pour préserver les ressources et surtout l’élevage du vin.

Il faut souligner une belle symétrie entre l’accueil du château avec le respect de la pierre et la modernité du chais symbole de l’utilisation des techniques les plus modernes.

La visite avec les éléments apportés par Daphné permet de donner un éclairage (toujours la lumière) sur l’élevage minutieux du vin avec des morceaux de « bravoure » viticole. On ne plaisante pas sur l’honnêteté du vin offert aux clients. La philosophie de Valandraud imprègne les moindres détails de son architecture. Le vin est fait selon conditions météorologiques de la saison. On ne « force » pas la nature mais on apprend à composer avec elle pour la donner le meilleur du terroir.
La dégustation des différents crus finalise (et c’est bien) la visite. Une dégustation où se succède les vins accompagnés par l’esprit de chacun et où la difficulté de mettre des mots sur des sensations comme des odeurs, des goûts est compensée par la recherche de ceux-ci. Un jeu peut s’instaurer entre participants afin de définir au mieux les ressentis. Un enrichissement d’un lexique personnel sur l’univers du vin. Des crus solaires savamment élaborés avec des contraintes qualitatives sévères imposées par Murielle et Jean-Luc dans un souci constant de qualité.

Un grand remerciement pour cet accueil et cette visite où l’on a pris le temps de m’expliquer les fondamentaux de cette belle réussite avec un esprit « garage » et frondeur de ceux qui repousse les limites et qui sortent de leur zone de confort.